Névralgie cervico-brachiale et ostéopathie
Origine des névralgies cervico-brachiales
Les névralgies cervico-brachiales (ou NCB) sont des douleurs dans les bras dues à une compression nerveuse, ce que l’ostéopathie peut assez simplement solutionner.
Comme dans le cadre d’une sciatique, d’une cruralgie ou encore d’une névralgie d’Arnold, mais au niveau des bras cette fois, les NCB sont engendrées par la compression ou l’irritation d’une racine nerveuse. C’est un nerf qui émerge de la région cervicale qui va être impliqué.
Cette irritation peut avoir pour origine :
un blocage vertébral ;
une hernie discale cervicale ;
de l’arthrose.
D’autres causes plus graves ne seront pas évoquées ici (cancer, syringomyélie, etc.).
Les NCB sont assez handicapantes et les douleurs qu’elles engendrent atteignent souvent leur paroxysme en pleine nuit.
Quelques bases d’anatomie
Pour bien comprendre le mécanisme et surtout le traitement ostéopathique de la névralgie cervico-brachiale, il faut avoir quelques notions d’anatomie.
On retiendra surtout qu’au niveau cervical la moelle épinière donne naissance à 8 paires de nerfs cervicaux (un pour chaque étage cervical – il y en a 7 – et un supplémentaire au niveau de la charnière cervico-dorsale).
La réunion de ces différentes racines nerveuses constitue ce qu’on appelle le plexus brachial (ou cervico-brachial). C’est ce même plexus brachial qui se divisera plus bas dans le bras en donnant les nerfs :
ulnaire (ancien nerf cubital) ;
médian (grâce auquel on peut plier les doigts) ;
radial (grâce auquel on peut tendre les doigts).
Par ailleurs, chaque nerf a pour origine un étage cervical particulier et va innerver un territoire spécifique. Autrement dit, chaque zone du bras est sensible au toucher grâce à un nerf précis qui émerge de la colonne cervicale à un endroit précis.
Par exemple, la sensibilité de la zone allant du pouce jusqu’à l’épaule est gérée par la racine nerveuse C6 qui naît entre la cinquième et la sixième vertèbre cervicale.
En connaissant l’anatomie neurologique, il est donc facile de savoir quelle vertèbre est impliquée dans une NCB en fonction des territoires concernés par la douleur ou les fourmillements.
Ce sont les sensibilités ressenties au niveau les doigts qui sont les plus significatives.
Traitement ostéopathique de la NCB
Le traitement ostéopathique de la NCB consistera donc à libérer les zones de blocages placées sur le trajet du plexus cervico-brachial.
Plusieurs régions sont cruciales :
la région cervicale d’où émerge le plexus brachial ;
la région inter-scapulaire (vertèbres dorsales placées entre les omoplates) ;
la région thoracique ;
la région viscérale : droite (au niveau du foie),
gauche (au niveau de l’estomac) ;
D’autres zones peuvent être à investiguer au cas par cas.
Région cervicale
Travailler au niveau cervical est indispensable pour traiter une névralgie cervico-brachiale. Comme nous l’avons vu, les nerfs émergent dans cette région et ce sont le plus souvent des dysfonctions vertébrales cervicales qui sont à l’origine du phénomène douloureux.
Le traitement cervical peut s’effectuer de différentes manières en fonction de plusieurs paramètres (âge, sensibilité du praticien, appréhension du patient, etc.).
Un étirement des muscles trapèzes est souvent adapté.
Corriger les zones charnières sera aussi fondamental pour redonner une bonne mobilité à cette région.
Les zones charnières à investiguer, dans le cadre d’une NCB, sont :
C0-C1-C2 (articulation entre l’occiput et les deux premières vertèbres cervicales, l’atlas et l’axis) ;
C7-D1 (articulation entre la septième vertèbre cervicale et la première vertèbre dorsale).
Remarque : il pourra être intéressant de s’assurer de la bonne mobilité de la colonne lombaire qui est plus ou moins directement liée à la colonne cervicale. Parfois, corriger des vertèbres lombaires suffit à relâcher des tensions cervicales résistantes.
Région inter-scapulaire
La région dorsale et en particulier inter-scapulaire doit parfois être traitée, car elle joue un rôle vasculaire très important ; D4 (quatrième dorsale) en particulier puisque c’est à son niveau que se trouvent les gros vaisseaux rattachés au cœur (aorte notamment).
« La loi de l’artère est reine », d’où l’importance de cette correction.
Région thoracique
Point crucial dans le traitement des NCB la région thoracique. Délaissée par de nombreux praticiens, elle joue ici un rôle de premier plan.
Plusieurs structures sont à tester et éventuellement à corriger :
la clavicule du côté où se trouve la douleur (il faudra parfois harmoniser les deux clavicules en les équilibrant par rapport au crâne, ce qui suppose que ce dernier ait lui-même été testé et/ou traité auparavant !) ;
le sternum et les côtes supérieures ;
la première côte en particulier.
La première côte est (pratiquement) systématiquement impliquée en cas de névralgie cervico-brachiale.
En effet, les muscles qui s’insèrent dessus s’attachent également aux cervicales. Les lésions ostéopathiques vertébrales s’accompagnent de tensions musculaires qui vont bloquer la première côte en position haute.
Ainsi placée, la côte va comprimer les nerfs et les vaisseaux du plexus brachial et participer grandement à la NCB. Bien entendu, redonner sa mobilité à la première côte doit être accompagné d’un traitement cervical (généralement en amont).
D’une façon générale, il convient donc de libérer l’ensemble de l’orifice supérieur du thorax (ou OST).
Région viscérale
L’aspect viscéral n’est pas aussi accessoire qu’il n’y paraît.
Il est souvent nécessaire pour l’ostéopathe de s’intéresser :
au foie en cas de NCB droite ;
à l’estomac en cas de NCB gauche.
En effet, pour relâcher l’hémithorax du côté touché (l’ensemble de la région thoracique droite ou gauche), redonner leur mobilité à l’un ou l’autre de ces organes sera parfois indispensable.